En France, 50 000 personnes meurent d’un arrêt cardiaque chaque année. C’est 15 fois plus que les accidents de la route et 500 fois plus que les incendies !
Près de 80 % des arrêts cardiaques surviennent à domicile et la moyenne d’âge des victimes est d’environ 60 ans, voire même de 40 ans chez le sportif amateur. C’est sans compter sur le délai d’intervention des secours qui se situe autour de 15 minutes, alors qu’il faut intervenir dans les quatre premières minutes pour donner un maximum de chances de survie à la victime. La bonne nouvelle, c’est que dans 70 % des cas, un témoin est présent et peut agir grâce à des gestes simples, notamment en alertant les secours, en commençant un massage cardiaque et en utilisant un défibrillateur. Un décret impose désormais à certains établissements recevant du public d’être équipés d’un défibrillateur. C’est une première étape, mais qui est loin d’être suffisante. Le taux de survie face à un arrêt cardiaque n’est que de 5 % en France et ce triste constat est, en grande partie, lié à la méconnaissance du grand public des gestes de premiers secours (avec seulement 20 % de la population française formée) ainsi qu’au nombre encore limité de défibrillateurs accessibles sur le territoire. À titre de comparaison, à Seattle, où la population a été massivement formée et où des défibrillateurs ont été largement déployés, le taux de survie est dix fois supérieur au nôtre.
Pari gagné
Face à ce constat, Johann Kalchman et ses deux associés Timothée Soubise et Martial Itty ont créé Lifeaz en 2015. Leur mission : donner à chacun la capacité d’agir et de sauver une vie en démocratisant l’utilisation du défibrillateur grâce à Clark, le premier défibrillateur pensé pour le domicile, et en réinventant la formation aux gestes qui sauvent pour la rendre accessible à tous. « Nous avons travaillé avec des cardiologues, des rythmologues et avec Pascal Cassan, médecin urgentiste et directeur du centre des premiers secours de la Croix Rouge pour créer un appareil très simple à utiliser, léger et transportable partout (Poids : 1,4 kg, Taille : 21 cm x 21 cm x 7 cm), explique Johann Kalchman. De plus, notre défibrillateur Clark est 100 % français puisqu’il a été conçu à Paris et qu’il est produit en Normandie ».
Des vies sauvées et une offre dédiée aux copropriétés
L’appareil est totalement automatique. « Il n’y a aucun risque de se tromper, certifie Johann Kalchman. Le défibrillateur analyse l’activité électrique du cœur et décide seul si le choc est nécessaire ou non, et il vous guide étape par étape grâce à des instructions vocales et visuelles ». Même lorsqu’il n’est pas en fonctionnement, Clark réalise des autotests quotidiens. Il clignote en vert pour dire que tout va bien, ou en rouge pour signaler un dysfonctionnement. Les rapports de tests sont envoyés chez Lifeaz qui, dans la plupart des cas, intervient à distance pour corriger le problème. « Nous souhaitons proposer aux copropriétés de s’équiper afin d’offrir à leurs résidents cette sécurité, complète Johann Kalchman. On conseille d’installer un défibrillateur tous les trois étages pour rester dans les fameuses quatre minutes d’intervention. La copropriété peut soit acheter un défibrillateur au prix de 990 € TTC avec un pack maintenance de 90 € TTC par an, soit le louer pour 480 € TTC par an, maintenance comprise. Nous accompagnons évidemment tous nos clients dans la formation à l’utilisation de l’appareil et nous proposons des ateliers gratuits en visioconférence et une application gratuite et ludique, Everyday Heroes pour apprendre à réagir face à toutes les situations d’urgence. Si certains copropriétaires souhaitent se former en présentiel avec un formateur dédié, c’est possible en option ». Une mission gratifiante pour ces trois ingénieurs, leur société est passée de 3 à 50 collaborateurs mais leur plus grande fierté ce sont déjà dix vies qui ont été sauvées dont une petite fille de trois ans, un voisin, un passant car si l’on s’équipe pour soi, on utilise souvent le défibrillateur pour les autres.