La résidence Aquitaine, située à Boulogne, est composée de 377 logements et date des années 75. Dix-neuf bâtiments contiguës se composent de 3 à 13 étages. Cette copropriété consommait trois types d’énergie et était assez énergivore.
Le chauffage collectif se faisait au sol avec des trames électriques et comptait pour 1/3 des consommations. L’eau chaude sanitaire était produite via des ballons électriques produisant l’eau chaude sanitaire la nuit pendant les heures creuses sur trois points de production en pied d’immeuble. Ces consommations comptaient également pour 1/3 des besoins énergétiques. Et le dernier tiers des dépenses énergétiques concernait l’ensemble des usages communs comme l’éclairage, l’ascenseur… Les réseaux de distribution de chauffage et eau chaude sanitaire sont communs à tous les bâtiments et les charges étaient relativement stables. Néanmoins les installations de production d’eau chaude commençaient à devenir vieillissantes avec des risques importants de défaillances et des dépenses de remplacement de matériel potentiellement coûteuses. Puis, le conseil syndical s’est penché sur un possible raccordement à un réseau de chaleur urbaine à moins de 30 m à vol d’oiseau de la copropriété. « Ce réseau exploité par Idex, se rappelle Christian Vignal, président du conseil syndical, nous semblait une bonne solution de raccordement pour faire des économies d’énergie mais à l’époque nous n’avons pas reçu d’écho favorable ».
Un raccordement pour l’ECS
Lors de la rénovation d’une tour de bureaux, la copropriété a repris le dossier en 2013 et le conseil syndical s’est penché plus sérieusement sur le dossier. « Nous avons discuté sur des hypothèses de coût et d’évolution tarifaire de l’énergie, se confie Christian Vignal. Nos échanges ont duré près d’un an, travaillant sur différents scénarios. Se raccorder au réseau de chaleur pour le chauffage au sol a été écarté à cause de son mode constructif (trame au sol). Nous nous sommes alors concentrés sur l’eau chaude sanitaire. Nos ballons d’eau chaude étant anciens, nous avons chiffré le remplacement total. Un devis de 400 000 € de travaux ».
Travail sur un tracé
En parallèle, la copropriété s’est penchée courant 2013, sur la conception du tracé du réseau jusqu’au pied des immeubles et a chiffré l’adaptation de ses installations à ce possible raccordement. Début 2014, il fut décidé de regrouper les deux sous stations en une pour se concentrer sur un seul point de production d’eau chaude sanitaire. En novembre 2014, le conseil syndical a présenté le résultat de son travail et de ses pistes de réflexion en assemblée générale. Le projet a été accepté par une large majorité.
Des résultats encourageants
Les économies générées par ce projet de raccordement à un réseau de chaleur pour la production d’eau chaude sanitaire ne sont pas négligeables. Il faut compter 5 € par m3, sachant que la copropriété consomme en moyenne 12 000 m3, l’économie est de 60 000 €. Le coût du raccordement à la sous-station de la copropriété a été chiffré à 145 000 € et tous travaux confondus, le coût pour la copropriété était de 250 000 €. « Nous avions une opportunité de vendre une partie commune, explique Christian Vignal, qui venait en déduction. La simultanéité de cette vente a permis d’amortir l’effet des appels de charges pour travaux de raccordement sur les charges appelées pour cette opération, mais elle n’a pas eu d’effet sur le temps du retour calculé car nous aurions engagé ce raccordement au réseau d’IDEX que la cession foncière ait lieu ou non. La durée de retour sur investissement a provoqué des réticences de certains copropriétaires alors que c’est un temps relativement court, un peu moins de 5 ans. Ce retour résulte du gain direct sur le prix de l’ECS consommée. Le contrat de fourniture de chaleur signé avec Idex pour 22 ans nous a fait bénéficier d’un prix fixe et moins élevé. S’est ajouté à cela l’avantage de la TVA à 5,5 % car le chantier fait appel aux énergies renouvelables. Nous n’avons pas pu profiter du crédit d’impôt car nous n’avons pas modifié notre système de chauffage. Je tiens à souligner le sérieux du travail de la société Idex. Après 7 ans de fonctionnement, nous avons constaté une continuité de service, peu d’incidents, des maintenances programmées. Par ailleurs, nous avons toujours de l’eau chaude, à bonne température là où avec l’ancien système ce n’était pas le cas. Et puis aujourd’hui avec l’augmentation de l’électricité, nous sommes à 20 €/m3 tous frais confondus, là où avec l’ancien système, on serait à 26 €/m3 sans compter sur l’éventualité de changement de matériel ou de pannes si l’on n’avait pas changé notre installation. C’est au final, une très belle opération, plébiscitée par l’ensemble des copropriétaires ».
Nathalie Vaultrin