Depuis plus de 48 ans, je me suis spécialisé dans l’entretien du bâti existant, notamment pour des immeubles construits sur des terrains fragiles du fait de remblais compressibles en cas de fuites d’eau, sur des terrains solubles dans l’eau (gypse des buttes Montmartre et Chaumont), voire des terrains dans lesquels ont été exploitées des carrières (de calcaire par exemple).
Les puits de bétons de chaux cyclopéens sont des fondations profondes cylindriques analogues à des colonnes de La Madeleine reportant les charges des immeubles à travers les mauvais terrains sur les bons sols : ils ont été coulés dans les excavations creusées par des puisatiers et sont constitués de cailloux mélangés à de la chaux. Ces puits présentent un grave défaut : lorsque les eaux savonneuses, issues de fuites de collecteurs de raccordement à l’égout s’épanchent sur ces puits, la soude caustique détruit la chaux, et le puits perd de sa capacité de portance provoquant de graves perturbations dans la stabilité du gros œuvre, cassant les structures porteuses des bâtis. Les visites des sous-sols des bâtis permettent parfois de détecter la présence d’arcs de décharges sur les murs porteurs maçonnés, arcs de décharges allant rejoindre les têtes de ces puits, mais cela n’est pas toujours visible, d’autant plus que sur certains bâtiments les jonctions entre les têtes de puits sont faites de fers porteurs enterrés. Les cartes de carrières de Paris et de la région parisienne représentent parfois plus ou moins bien ces puits de fondations profonds, en béton cyclopéen de chaux. L’architecte d’entretien doit être complètement en éveil afin de mettre en relation son expérience rationnelle de ce qu’il a déjà connu, ce qui est visible dans le bâti malade, mais aussi ressentir ce qui pourrait affecter l’intérieur des maçonneries tout autant que les fondations et les sols sous fondations. Jusqu’à il y a peu, avec l’agence Lamm SAGL, nous avons repris les immeubles perturbés par des faiblesses de puits de ce type de diverses manières, toujours très onéreuses financièrement, en coulant de nouveaux puits à côté de ceux malades avec des puisatiers ou en reportant les charges des bâtis par des micropieux à travers les mauvais sols.
Faire le bon diagnostique
Confronté récemment à un immeuble parisien dont les puits de fondations en béton cyclopéen haussmannien avaient été dégradés par des fuites de collecteurs de raccordement à l’égout et une surcharge du bâti par rajouts de niveaux en maçonnerie lourde dans les années 1930, j’ai eu l’intuition d’un bâti construit sur puits de fondations en béton cyclopéen. J’ai suggéré de creuser et nous avons ainsi détecté des puits de fondation de chaux dégradés, la chaux ne jouant plus son rôle de liant entre les granulats provoquant des cassures et fissures dangereuses dans le gros œuvre du bâti en briques et pierres de taille à tous les niveaux. Avec Uretek®, des essais d’injections ont été effectués permettant de constater que la reconstitution de la cohésion des composants du puits tout autant que du terrain pourrait être rétablie. Vedia Ingenierie a pu optimiser le projet grâce à une modélisation du bâti. Ainsi pour un budget trois fois inférieur à celui de micropieux, la structure du gros œuvre du bâti malade va pouvoir être sauvée en reprenant la totalité des terrains et des puits de façons indifférenciées par injection de résine Uretek® adaptée bénéficiant d’une garantie décennale. D’ores et déjà, l’agence Lamm SAGL s’est attelée à d’autres immeubles construits sur des puits de fondation détériorés en béton de chaux cyclopéen de la fin du 19e siècle à Paris en vue entre autres avec Uretek® de les traiter dans le cadre d’un rapport qualité-prix raisonnable.
Georges Lamm, architecte membre honoraire de la Compagnie des Architectes de Copropriété
Les intervenants
Sully Gestion
Vedia-Ingénierie
Sol Conseil
Uretek Nord
Lamm SAGL