L’isolation par l’extérieur est souvent la solution technique la plus performante, et parfois la seule envisageable en habitat collectif. Problème, son coût dissuade fréquemment les copropriétaires de s’engager dans cette voie.
Importance grandissante du DPE, interdiction de location des passoires thermiques, augmentation brutale du coût des énergies, tous les indicateurs sont au vert (si l’on peut dire), pour l’isolation par l’extérieur. Cette technique, utilisée de longue date en habitat social et en maison individuelle, coche beaucoup de cases : elle évite de devoir intervenir dans les appartements, évite de refaire la décoration intérieure, ne réduit pas la surface habitable, et supprime enfin la plupart des ponts thermiques générés par les dalles et les murs de refend, ce que ne permet pas l’isolation par l’intérieur. Il est également possible de la coupler avec une opération de ravalement, ce qui autorise indirectement une réduction importante des dépenses engagées. Malgré toutes ces qualités, l’isolation par l’extérieur peine encore à s’imposer en copropriété, essentiellement pour des raisons de coût, les temps de retour (ou d’amortissement) étant la plupart du temps trop longs pour être acceptés par les copropriétaires. Ce raisonnement est néanmoins à relativiser lorsque la copropriété arrive à obtenir des aides et subventions suffisamment élevées, mais là encore, il s’agit d’un parcours du combattant qui décourage nombre de copropriétés et de syndics. Dans les causes de blocages, il faut ajouter les réserves, voire les impossibilités architecturales… lorsque l’on est par exemple en présence de matériaux nobles (briques de parement, pierre…) et de façades plus ou moins travaillées : corniches, bandeaux, encadrements de fenêtres, modénatures diverses. Toujours dans ce contexte, le blocage peut aussi venir de l’administration, lorsque le bâtiment est inscrit, classé et/ou situé dans un périmètre de protection.
Traiter en priorité les murs simples et peu ouvragés
Même sans aides et subventions, il existe des cas de figure ou l’isolation par l’extérieur peut être raisonnablement amortissable, à commencer par les pignons des immeubles, la plupart du temps plus lisses, souvent aveugles et moins ouvragés que les façades. Le coût ramené au mètre carré posé est alors plus limité, car la pose est plus rapide, avec moins de découpes et moins de traitements de points particuliers. Cette solution d’isolation partielle peut être un bon compromis, car elle traite le problème des appartements situés contre les pignons, qui présentent souvent les déperditions thermiques les plus importantes. Le traitement des points particuliers fait en effet vite augmenter le coût d’une isolation par l’extérieur. Une façade n’est pas si simple qu’elle en a l’air : volets, persiennes, appuis de fenêtres, balcons, gouttières, réseaux électriques, canalisations de gaz, téléphone ou encore présence d’un appentis… compliquent la mise en œuvre d’une isolation par l’extérieur. C’est à ce niveau que la comparaison des différents devis prend toute son importance. Si le montant d’un devis apparaît particulièrement bas, il faut vérifier qu’il ne s’agit pas d’un prix « m2 courant », mais un prix qui intègre toutes ces suggestions, qui peuvent, sur une façade un peu complexe, jusqu’à aller doubler le prix de base. L’expérience de l’entreprise est également à prendre en compte. Certaines sauront traiter de façon élégante, économique et durable tous les points délicats, d’autres seront moins habiles et même hors la loi. Il est en effet assez courant de voir noyées dans l’isolant des canalisations de gaz, des gouttières, voire des arrivées de câbles EDF, des choix techniquement aberrants sinon interdits. Les occultations (persiennes, volets battants, volets roulants…) doivent être examinées attentivement. Généralement, les persiennes ne permettent pas d’isoler les tableaux de la fenêtre. Lorsqu’elles sont repliées, l’espace disponible entre la maçonnerie et le premier élément de persienne est souvent limité. Il ne permet pas d’isoler le tableau, ce qui est une source de déperdition thermique non négligeable. Les volets battants sont plus simples à traiter, il suffit de rallonger les pattes des gonds d’une longueur égale à l’épaisseur de l’isolation. Enfin, les volets roulants nécessitent d’être démontés et parfois modifiés, tout dépend du contexte, très variable selon l’ancienneté de l’installation et la configuration de la fenêtre.
Des techniques aux coûts très variables
Même sur des surfaces peu ouvragées, le prix varie également en fonction de la technique retenue. Trois techniques principales sont possibles en isolation par l’extérieur : les enduits minces sur isolants, les bardages et les vêtures. Les enduits minces sur isolant sont à retenir lorsque l’on recherche d’abord l’économie. Un isolant, généralement constitué de polystyrène expansé, est collé ou fixé mécaniquement sur le mur. Différentes couches de mortiers et d’armatures sont appliquées sur l’isolant et apportent la résistance et la dureté nécessaires au système. Enfin, la finition qui peut être lisse, structurée ou grattée donne l’aspect final. Le premier intérêt de ce procédé est de conserver un aspect traditionnel de façade enduite. Le traitement des points particuliers : décrochements, retours, entourages de fenêtres… est également aisé, puisque l’isolant, qui peut être facilement découpé, suit sans difficulté tous les « accidents » de la façade. Le deuxième atout, c’est le prix, pour les raisons déjà évoquées et la faculté qu’ont ces systèmes à s’adapter à des configurations variées. Les enduits minces sur isolant présentent aussi des limites : leur aspect très régulier peut banaliser une façade ou un pignon qui présentaient quelques éléments de décor. Ces systèmes doivent également être renforcés en parties basses, particulièrement lorsqu’ils se trouvent le long d’un trottoir ou d’une rue… Enfin, et malgré les progrès réalisés avec les années, un vieillissement relativement rapide de la finition reste une réalité, particulièrement dans les zones urbaines, autour des axes à grande circulation, dans les secteurs pollués… La technique du bardage est très ancienne. Une structure métallique ou en bois est fixée sur le mur. On ménage un espace suffisant entre cette structure et le mur pour y loger un isolant. Ce peut être du polystyrène expansé ou extrudé, de la laine de verre, de la laine de roche… Sur l’ossature principale est visée ou clouée une ossature secondaire, mais de plus petite section. Elle sert à accrocher la peau extérieure qui peut être réalisée dans une multiplicité de matériaux et d’aspects : clins en bois ou en matériaux composites, ardoises, pierres, panneaux de briques, plaques et panneaux en fibres-ciment, acier, zinc, aluminium… Les bardages sont plus coûteux que les enduits minces sur isolant, mais ils apportent des avantages supplémentaires. Ils vieillissent généralement plutôt bien, ils permettent de s’affranchir des faux aplombs du support, de gommer les différences de niveaux, de redonner une unité à des éléments de façade dépareillés, voire de donner du caractère à des façades sans attrait. La vêture est née de la volonté de commercialiser des produits alliant les avantages des bardages à l’économie des enduits minces sur isolant. Elle se présente sous la forme d’un élément complet de dimension moyenne (souvent 60 x 40), qui intègre l’isolant, la peau extérieure et les pattes de fixation. La pose est très simple, puisqu’il suffit de fixer chaque vêture sur le support. Les peaux extérieures sont nombreuses, mais la majorité des produits cherche à imiter la texture de la pierre. Ces produits sont réellement économiques sur des pignons et des façades simples et ne présentant pas trop d’ouvertures. Dès que le support devient un peu complexe, l’importance des raccords et l’obligation de traiter tous ces points particuliers, augmente d’autant le temps de pose et réduit l’intérêt financier du système.
Quels prix et quelles entreprises ?
Il est toujours difficile de s’aventurer sur des prix fournis/posés, sachant que chaque chantier est un cas particulier. En prenant le cas le plus favorable, c’est-à-dire un pignon aveugle ou présentant peu d’ouvertures, sans recherche de décor particulier, un prix fourni-posé de 100 euros/m2 paraît réaliste dans le cas d’un enduit mince sur isolant. Toujours sur ces mêmes bases, un bardage atteindra 150 à 200 euros en fonction des matériaux retenus pour la finition, les vêtures évoluant à mi-chemin des enduits minces sur isolant et des bardages, toujours dans cette configuration la plus favorable. Quel que soit le système, dès que la façade se complique et comporte un certain nombre de points particuliers, les prix s’envolent assez vite. Néanmoins, dans ce cas de figure, les enduits minces sur isolants sont une fois encore gagnants, car ils se découpent aisément et s’adaptent de ce fait sans grande difficulté à la plupart des points particuliers. Toujours dans le cas de points particuliers répétés et donc de besoins de découpes, les vêtures sont les plus pénalisées, du fait de découpes non réutilisables. Les bardages s’en sortent globalement mieux. Plusieurs types d’entreprises se partagent cette activité : les entreprises de ravalement, les peintres, les couvreurs, parfois les menuisiers. Les couvreurs et les menuisiers sont plutôt orientés vers les bardages, ce qui correspond plus à leur métier de base, alors que les enduits minces sur isolant sont plus l’apanage des peintres. Plus que le métier d’origine, il importe d’abord que l’entreprise soit une habituée des chantiers d’habitat collectif, tant en termes de moyens, de matériel que de personnel. D’autre part, il est pratiquement indispensable de faire appel à un architecte ou à un coloriste. Les entreprises sont rarement des forces de proposition en termes de couleur et d’aspect. Elles prennent peu de risques, et se réfugient généralement dans des propositions un peu trop « passe partout ».
Gérard Guérit
« La première des économies, c’est de coupler ravalement et isolation par l’extérieur », Daniel Sirène DG Entreprise DSD Renov 92 Clichy
« L’isolation thermique par l’extérieur est souvent considérée comme une solution intéressante pour améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments en réduisant les pertes de chaleur et en diminuant les coûts de chauffage. Toutefois, le coût initial d’une telle opération peut sembler prohibitif. Il est donc important de rappeler que l’ITE peut permettre de rentabiliser un simple ravalement de façade. Ainsi, pour calculer sa rentabilité réelle, il est plus pertinent de se baser sur la différence de coût entre une ITE et un ravalement de façade, plutôt que sur le coût total de l’opération. Les frais liés au ravalement sont de toute façon nécessaires, car il est obligatoire dans la plupart des communes. On peut donc dire que l’isolation par l’extérieur peut permettre de rentabiliser un ravalement. Prenons l’exemple d’une façade de 80 m² légèrement travaillée. Le prix d’un ravalement projeté oscille entre 65 et 100 € par mètre carré, soit entre 60 et 70 € de moins que le coût d’une ITE. Sans ITE, le ravalement de cette façade coûte entre 5 200 et 8 000 €. Dans ce cas, aucune économie n’est réalisée. En revanche, avec l’ITE, le ravalement coûte entre 10 000 et 17 000 €. Dans cet exemple, le surcoût réel lié à l’ITE est donc de 4 800 à 9 000 €. Si l’on calcule la rentabilité d’une ITE sur ce surcoût seul, le retour sur investissement de l’ITE est de 16 à 20 ans, sans compter les éventuelles aides de l’État. Sans l’ITE, la copropriété doit de toute façon réaliser un ravalement, qui ne permet pas de réaliser d’économies d’énergie. Avec l’ITE, le ravalement de façade est associé à une amélioration de l’efficacité énergétique du bâtiment, ce qui permettra de réduire les coûts de chauffage à long terme».
Rénovation énergétique, une priorité
Avec plus de 7 millions de logements mal isolés, dont 5 millions représentent de véritables passoires thermiques, l’urgence est de mise. Cette prise de conscience collective doit amener chaque intervenant à proposer des modes et des éléments constructifs permettant d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Depuis 35 ans, Solarlux n’a de cesse d’innover selon les standards en vigueur dans les pays nordiques (Allemagne) pour proposer des menuiseries sur mesure capables de répondre aux exigences thermiques les plus élevées en France. Simples, rapides à mettre en œuvre, nos ingénieurs ont mis au point une nouvelle offre de systèmes coulissants pivotants vitrés pour balcons et façades, idéals dans le cadre du renforcement de la performance énergétique des bâtiments de logements. Commercialisées sous ATE (Agrément Technique Européen) et marquage CE, les solutions PROLINE T et PROLINE T mega appartiennent à une nouvelle génération de fermetures de balcons et de façades, contribuant à l’amélioration énergétique des bâtiments tout en offrant une grande résistance dans les zones particulièrement exposées au vent. Ces systèmes s’adaptent aux projets les plus variés tels que des mises en œuvre toute hauteur (entre dalles) ou pour lutter efficacement contre les nuisances sonores extérieures. En fonction des cas de figure, les vitrages peuvent être équipés d’un film et de joints d’étanchéité complémentaires afin de rehausser efficacement le niveau de performance acoustique. Ainsi PROLINE T et PROLINE T mega peuvent atteindre un coefficient d’isolation phonique Rw jusqu’à 30 dB.
Produits
Enduit mince sur isolant
Offrant une bonne perméabilité au CO2 et à la vapeur d’eau, le système d’enduit mince sur isolant StoTherm Classic en laine de roche est présenté comme offrant une haute résistance à la fissuration, aux sollicitations mécaniques, aux micro-organismes et aux intempéries. Il est utilisable sur la plupart des supports : béton, carrelage, brique, mosaïque en pâte de verre, revêtement minéral, panneaux préfabriqués, brique silico-calcaire, béton cellulaire et maçonneries enduites.
Bardage métallique aspect bois
Le bardage métallique proposé par Joriside est imputrescible et résistant au feu. Il offre une excellente stabilité dimensionnelle : il ne change pas de forme ni d’aspect lorsqu’il est exposé aux variations de températures ou d’humidité, il ne nécessite donc pas d’entretien particulier. Un simple nettoyage à l’eau suffit à conserver l’apparence d’origine du bardage durant toute la durée de vie de la façade.
Enduit mince sur isolant, différentes finitions possibles
Thermopâte Ancien de PRB est un système d’isolation par l’extérieur réalisé à partir de panneaux isolant en polystyrène expansé blanc ou, gris (graphité) (1 200 x 600 mm) à bord droit (PSE BD). Les panneaux isolants sont exclusivement calés et chevillés au support, puis recouvert d’une couche de base PRB FONDISOL PE armée d’une toile de verre mailles 4×4 et associé à plusieurs finitions possibles, en fonction de l’aspect final recherché.
Bardage aspect pierre
Les panneaux de facade Rockpanel de Rockwool sont fabriqués à partir de fibres de laine de pierre provenant de roche volcanique. Cela leur confère les mêmes caractéristiques que la pierre : ils sont robustes, résistants au feu et très solide. Ils sont très légers et peuvent être traités et travaillés aussi facilement que le bois.
30 ans d’innovation
Hautes performances et qualité des matériaux :
– L’isolant utilisé, de type P.I.R, présente une haute densité (55 kg/m3) et un lambda de 23 mW/m.K.
– Très haute résistance aux agents atmosphériques
– Résistance au feu : classement M1 et Euroclasse B-s2,d0
– Pose possible toutes zones sismiques
– Résistance aux chocs, norme Q3
– Certifié par le CSTB avis technique
Myral propose deux revêtements de façades isolants M32 & M62 à joint debout. Réalisée à l’aide d’un profil spécifique, cette solution est une alternative économique et esthétique pour un rendu traditionnel.
Bardage en zinc
Le profil à emboîtement VMZINC est un système de bardage mettant en oeuvre des profils en VMZINC fixés mécaniquement sur une ossature secondaire en bois ou en métal, elle-même rapportée à la structure porteuse. Les profils sont assemblés entre eux par simple emboîtement dans une rive avec gorge offrant l’esthétique d’une jonction à joint creux sans fixation apparente systématique. Ce système, relativement coûteux à la pose, est par contre très durable et ne nécessite aucun entretien.