Enedis est le principal gestionnaire du réseau public de distribution d’électricité en France avec 36 millions de clients répartis sur 95 % du territoire métropolitain. Investi d’une mission de service public, l’entreprise s’est engagée depuis peu dans l’accompagnement du développement de la mobilité électrique.
Le développement des voitures électriques pour les particuliers est un enjeu majeur pour la réduction des émissions de CO2 et pour l’amélioration de la qualité de l’air dans nos villes. Les conditions sont réunies pour que cette transition s’opère à grande échelle dans les prochaines années : investissements massifs des constructeurs automobiles, augmentation des performances des batteries, mise en place de politiques publiques volontaristes et forte attente des consommateurs. « Nous sommes en train, explique Olivier Terral, Responsable co-construction et partenariats Mobilité Électrique, de changer de manière fondamentale la mobilité en France tant dans les habitations que dans les modes de consommation électriques. La mobilité est plus partagée, devient plus propre et plus connectée. Et nous, chez Enedis, notre mission est d’accompagner nos clients dans cette mutation ».
Réussir la transition
Avec le vote du Parlement en avril dernier sur la baisse réglementaire des émissions de CO2 (cf. article 2020, l’année de la transition électrique, numéro 52 de Copropriété & travaux page 28), les constructeurs automobiles se lancent à fond dans l’hybride ou l’électrique. « La voiture électrique, constate Olivier Terral, devient plus performante, plus séduisante, plus attractive et préfigure la voiture autonome de demain. Nous sommes prêts à accompagner ce développement pour permettre à chaque cas d’usage de trouver une solution de recharge. En effet, à la différence du véhicule thermique pour lequel « on s’arrête pour faire le plein », pour le véhicule électrique : « on fait le plein quand on s’arrête » !
Ainsi, 90 % de la recharge se fait à domicile ou au travail, selon une étude de France Stratégie, institution rattachée au Premier Ministre, et la charge du véhicule à domicile revient à 3 € pour 100 kms. Quand on considère que 44 % des foyers français habitent en immeuble collectif et que ce ratio monte jusqu’à 90 % dans les principales métropoles, l’installation de bornes de recharge en parking d’immeubles collectifs d’habitations devient un levier stratégique pour assurer le développement de la voiture électrique ». Le maillage des bornes de recharge s’intensifie et il est aujourd’hui essentiel d’équiper les copropriétés. Enedis a d’ailleurs publié un guide au mois de septembre 2019, intitulé « Immeubles d’habitation : guide pour l’installation de bornes de recharge de voitures électriques », téléchargeable gratuitement sur le site d’Enedis, rubrique Installer une borne de recharge dans ma copropriété pour ma voiture électrique.
Infrastructure collective ou « droit à la prise » individuel ?
Un locataire ou un copropriétaire peut demander le droit d’installer sa borne de recharge, à ses frais, et de la connecter à une alimentation électrique avec un système de facturation individuelle : c’est ce qu’on appelle le « droit à la prise » selon les dispositions du décret 2014-1302 du 1er novembre 2014. « La copropriété ne peut s’y opposer sauf « motif sérieux et légitime », ajoute Olivier Terral. Ce « droit à la prise » doit être mis en œuvre en dernier ressort : en effet, « en immeuble collectif, il faut penser collectif », dans un souci de sécurité et d’équité de service car le nombre de demandes ne va cesser de croître. Il existe alors plusieurs choix d’installations collectives. L’infrastructure de recharge connectée à un compteur des services généraux, simple et rapide à mettre en œuvre, s’appuie sur la capacité de puissance disponible sur un compteur des services généraux. Toutefois, il convient de s’assurer que cette puissance permet d’alimenter à terme l’ensemble des besoins de la copropriété et d’identifier avec le fournisseur d’électricité et Enedis les possibilités d’augmentation de puissance. Cette solution nécessite une étude électrique pour éviter tout dysfonctionnement. L’infrastructure de recharge connectée à un compteur dédié permet de séparer les usages « recharge des véhicules électriques » des usages classiques des services généraux. L’installation et la gestion de l’infrastructure peut être confiée à un opérateur qui assure la connexion des bornes et le pilotage intelligent de l’ensemble afin de limiter la puissance souscrite. La copropriété peut choisir soit de faire répartir les charges par le syndic, soit de déléguer à un opérateur de service qui exploite l’installation et facture généralement chaque utilisateur sous forme de forfaits. La création d’un nouveau point de livraison sur la colonne montante électrique de l’immeuble fait l’objet d’une étude technique par Enedis et bénéficie du taux de réfaction de 40 % (le reste à charge pour le demandeur est donc de 60 % du coût global de raccordement). Et enfin, la solution patrimoniale où chacun choisit et paye sa borne. Enedis installe une « colonne électrique horizontale » en complément de la colonne montante desservant les appartements, sur laquelle des dérivations individuelles sont réalisées pour chaque utilisateur qui en fait la demande. Cette installation bénéficie du taux de réfaction de 40 % (le reste à charge pour le demandeur est donc de 60 % du coût global) et rentre dans les ouvrages exploités et maintenus par le distributeur. Ainsi, chaque utilisateur bénéficie de son compteur individuel pour sa place de parking et peut alimenter sa borne de recharge en achetant l’électricité au fournisseur de son choix, de manière autonome et indépendante de la copropriété. Chacun pilote sa recharge en fonction de ses besoins ».
Pour chacune des solutions, il existe des aides individuelles et collectives. La mobilité électrique est une réalité qu’il est importante d’étudier dès aujourd’hui.
Nathalie Vaultrin
Crédits photos : Olivier Terral – Enedis