Pour l’Union des Syndicats de l’Immobilier, premier syndicat qui rassemble toutes les professions de l’immobilier, la France connaît une crise majeure et multifactorielle du logement, qui affecte aussi bien la construction, l’achat de biens immobiliers, l’accès au crédit, les obligations de rénovation, l’offre de biens en location. Tous ces sujets constituent un enjeu majeur auquel le Gouvernement doit répondre. C’est en ce sens que toutes les grandes organisations du secteur ont interpellé le Président de la République.
Pour Danielle Dubrac, Présidente de l’Unis, « Nous sommes à un moment crucial pour le logement dans notre pays. A la limite de la rupture. Et sans politique du logement digne de ce nom ni ligne claire des pouvoirs publics, nous risquons une paralysie qui affectera durablement nos concitoyens. Les professionnels de l’immobilier sont prêts et mobilisés pour aider leurs clients. Ils défendent des propositions claires. Mais ils attendent une clarification des règles du jeu. »
Plusieurs sujets demandent des améliorations
– L’encadrement des loyers dans les grandes villes comme par exemple Marseille est contre-productif car les bailleurs vendent leur bien, l’offre de locations longue durée a baissé de 88,8%. A Paris, le résultat est tout aussi mitigé. L’encadrement des loyers a eu pour effet premier que la quasi-totalité de ces studios et deux-pièces ont été loués « en meublé » car le plafond est 10% plus élevé.
– La location des logements à courte durée dans le cadre de la copropriété qui divise les copropriétaire. Quid des droits des autres copropriétaires et du trouble anormal de voisinage.
– La rénovation énergétique ne fait pas légion. La loi Climat et résilience, qui institue une interdiction de location des logements G, F et E, reposant sur l’indécence est imparfaite. Ainsi, la rénovation énergétique de l’immeuble bâti, et plus particulièrement la copropriété, devient aujourd’hui concrète. Elle passe par une responsabilisation des syndicats des copropriétaires.
Dans une lettre ouverte au président de la République, l’UNIS et les grandes organisations professionnelles du secteur demandent de puissantes mesures d’urgence face à la crise du logement qui s’installe durablement dans notre pays. Le logement constitue la première dépense contrainte des ménages et la crise s’amplifie. La hausse des taux d’intérêt réduit la capacité d’emprunt des Français. Des propriétaires qui souhaitent déménager se trouvent contraints de différer leurs projets. Des locataires qui veulent accéder à la propriété doivent y renoncer. Les parcours résidentiels se grippent et faute de rotation, le marché locatif se bloque, créant des tensions qui devraient encore s’accentuer en septembre. Pour éviter l’aggravation de la crise, les organisations signataires demandent l’allègement des contraintes mises en place par le Haut conseil de stabilité financière en janvier 2022 ainsi que le rétablissement du prêt à taux zéro avec une quotité de 40 % sur l’ensemble du territoire assorti d’un élargissement de la cible éligible et d’une révision des plafonds d’opérations afin de tenir compte de la hausse des prix.
Il est urgent de clarifier les règles du jeu, et de passer à un Plan de Rénovation Global cohérent, ambitieux, lisible et financé avec la création d’un ministère de l’Habitat, avec un ministre de plein exercice, qui aurait été en position haute dans la hiérarchie gouvernementale, à la hauteur des enjeux de rénovation et de logement et non une compétence déléguée