Le projet de cette rénovation énergétique a commencé il y a cinq ans avec comme postulat de départ, le ravalement simple de cette copropriété composée de deux bâtiments de six étages. L’aboutissement de ce projet est tout autre car finalement la copropriété a opté pour une rénovation énergétique.
La copropriété de Fontenay-sous-Bois se compose de deux bâtiments de six étages, l’un étant carré et l’autre rectangulaire, tous deux avec quatre logements par étage, allant de la studette au cinq pièces, soit 4 000 m2 de façade à traiter. Ces immeubles de 1967 présentaient de grosses faiblesses au niveau thermique. Tout a commencé avec un diagnostic architectural et thermique pour identifier les différences entre le surcoût et les gains énergétiques entre un ravalement simple et un ravalement avec isolation thermique par l’extérieur (ITE). Il permet d’avoir un avis sur l’aspect thermique de son ou ses bâtiments au travers de calculs de déperditions, gains énergétiques et imagerie thermique et de préciser les méthodes et matériaux pouvant être utilisés. « Ce document d’analyse, se souvient Louise Ranck, architecte chez Latitude 48°, a convaincu les copropriétaires de se tourner vers une isolation avec enduit plutôt qu’un ravalement, dont le bénéfice était intéressant en termes de gains énergétiques et de subventions. Nous avons été consultés et avons proposé une solution d’isolation en fibres de bois car notre cabinet d’architectes est spécialisé dans les propositions à caractère environnemental. La société Spebi, elle-même consultée présentait un avantage financier et de fortes compétences en isolation thermique ». « Au départ, il n’était pas prévu de rénovation énergétique, déclare Charles Bailly, président du conseil syndical. Les balcons présentaient des ponts thermiques, les revêtements de façades étaient composés de petits carreaux de 2×2 cm en pâte de verre et une isolation par l’extérieur ne pouvait être envisagée. Puis avec le résultat d’un audit thermique et architectural, nous avons choisi de nous diriger vers une isolation thermique par l’extérieur. Bien que plus onéreuse, nous ne le regrettons pas ».
La fibre de bois très isolante
« La fibre de bois est un matériau biosourcé renouvelable qui utilise peu d’énergie pour sa transformation et offre un très bon bilan carbone, explique Louise Ranck. Nous la préconisons souvent car elle présente, outre son fort pouvoir d’isolation thermique, un bénéfice pour le confort d’été. En effet, sa forte densité associée à une capacité thermique importante fait que la fibre de bois joue un rôle important sur le confort d’été. Avec la fibre de bois vous obtenez un temps de déphasage thermique plus important que tous les autres isolants : la chaleur va mettre beaucoup plus de temps à traverser la paroi, donc les surchauffes vont être réduites ». « La fibre de bois est une solution qui nous plaisait, ajoute Charles Bailly. Son confort thermique accru permet de lisser les différences de température. Sous certaines fenêtres et baies vitrées, nous avons été obligés de poser de la laine de roche pour des questions de sécurité incendie ». « Il nous a été demandé de poser une isolation biosourcée, décrit Éric Balech, directeur commercial chez Spebi. C’était une première pour nous sur une surface aussi importante. La fibre de bois est un choix écologique, c’est un produit respirant mais qui présente certaines contraintes de pose. Entre chaque étage, l’avis technique nous impose de poser des bandes de recoupement en laine de roche. Nous avons callé et chevillé les plaques de fibres de bois, après avoir retiré la mosaïque présente sur les façades. Sur les formes arrondies, nous avons choisi de poser du polystyrène (plus souple), seule isolation possible pour des contraintes de forme. La finition est un revêtement plastique épais (RPE), renforcé au siloxane pour une meilleure protection aux intempéries. La peinture minérale Silicane est destinée aux façades des bâtiments neufs ou anciens et aux systèmes d’isolation thermique par l’extérieur (ITE) pour ses propriétés de perméabilité à la vapeur d’eau. La sous-face du plafond du parking a été traitée en laine de roche, isolation généralement utilisée en sous-sol. Celle du porche d’entrée est en fibre de bois ».
D’autres postes traités
Il a été réalisé également l’isolation des planchers bas. « Pour le traitement des balcons, nous avons tout d’abord déplacé les garde-corps, explique Éric Balech, avant de poser une étanchéité liquide. Cette étape nous paraissait pertinente pour obtenir une unité dans le vieillissement des façades. Remettre aux normes et en bon état les balcons en même temps que l’isolation thermique semblait opportun car cela évitait d’avoir à le faire par la suite et de devoir réinstaller des échafaudages, un poste onéreux ». La ventilation par tirage naturel a été changée par une ventilation mécanique contrôlée (VMC) en gardant les conduits existants. Des entrées d’air ont été créées dans les logements. Des robinets thermostatiques vont également être posés dans les appartements où les radiateurs n’en sont pas équipés. « Certains copropriétaires ont également opté pour un changement de leurs menuiseries, constate Charles Bailly. Une commande groupée a été passée et aujourd’hui la quasi-totalité des fenêtres est à double vitrage. Nous avons également procédé au calorifugeage de toutes les canalisations, soit environ 100 m de tuyaux. Ces travaux nous ont permis d’inspecter en même temps les canalisations. Globalement, après un an de chantier et malgré de petits soucis de finition, les copropriétaires sont satisfaits du résultat. Nous sommes en train de faire des essais avec le chauffagiste afin de trouver le meilleur réglage possible de la chaudière et obtenir comme prévu un gain énergétique 30 à 35 %. Aujourd’hui, avec l’augmentation du prix de l’énergie, je suis content de la solution choisie d’un ravalement avec ITE en gardant la chaudière gaz. Ce chantier d’envergure était pour nos équipes une première tant par le choix des matériaux que par la superficie à traiter. Nous avons constaté qu’il fallait des équipes aguerries à la rénovation énergétique car la pose de la fibre de bois est plus complexe que celle du polystyrène ». « Je tiens à dire, précise Louise Ranck, que si le chantier s’est bien déroulé, c’est grâce à la forte implication et la grande réactivité de Charles Bailly, le président du conseil syndical. C’est un acteur clef de la réussite de cette rénovation ».