Lors d’une rencontre professionnelle il y a quelques années, Anne-Laure Thomat-Raynaud et Geoffrey Wion-Florens se sont retrouvés sur une passion commune : la copropriété. De là, avec l’aide de l’ANGC est née en septembre 2021, la 3e année de licence de droit parcours juriste de copropriété.
Après un Dea en droit privé (mémoire en droit de la construction) obtenu en 1995, Anne-Laure Thomat-Raynaud a eu le privilège de travailler comme assistante de justice auprès de la 1re chambre civile de la Cour d’appel de Toulouse spécialisée dans les contentieux immobiliers pendant trois ans. Elle y a découvert notamment le contentieux de la copropriété des immeubles. En 2005, après l’obtention de son doctorat, elle a réussi le concours de maître de conférences en droit privé et intégré l’université Toulouse Capitole. Elle y exerce toujours le métier d’enseignante-chercheuse avec une spécialisation en droit civil et en droit immobilier. « J’ai plaisir à enseigner le droit de la copropriété depuis une dizaine d’années en Master 2 immobilier et en Master 2 notariat et aujourd’hui en L3 juriste de copropriété. C’est un droit fondamental, dit Anne-Laure Thomat-Raynaud, je l’apprécie pour sa transversalité, sa richesse et le travail sur les qualifications qu’il permet. C’est un droit de passionné ». Geoffrey Wion-Florens, avait choisi la voix du notariat. Clerc de notaire, il s’est toutefois orienté rapidement vers la copropriété. Depuis une quinzaine d’années, sa carrière a évolué dans le monde fabuleux de la copropriété commençant comme assistant, puis gestionnaire et enfin principal de copropriété depuis 2006. Il a également fréquenté l’administration judiciaire de copropriété en tant que chargé de mission. « Je voulais être sur le terrain, explique Geoffrey Wion-Florens, pour rencontrer les copropriétaires. J’aime ce métier transversal où l’on doit faire preuve de diplomatie, être tout à la fois assistant social, psychologue, plombier, couvreur, financier, juriste… J’aspire à promouvoir ce métier encore méconnu et pourtant très riche d’enseignements. Il souffre de la faiblesse de l’offre de formations et de la mauvaise presse qui lui ai faite par méconnaissance ».
Une rencontre, une réflexion, une licence
« Ayant été sollicitée par l’ANGC par le biais de Geoffrey Wion-Florens, membre du bureau, explique Anne-Laure Thomat-Raynaud, j’ai tout de suite perçu le grand intérêt d’une réflexion en vue de la création d’une troisième année de Licence de droit spécialisée dans la copropriété. Nous avons co-construit avec notre service de formation continue et en partenariat avec l’ANGC, cette 3e année de licence de droit avec un parcours spécifique de juriste de copropriété ». C’est la première formation de ce type en France et elle a ouvert en septembre 2021 en alternance. La construction du Master 1 et 2 parcours juriste de copropriété est en cours toujours en partenariat avec l’ANGC dans le but d’offrir un cursus complet en alternance de la L3 droit jusqu’au M2 droit spécialisée dans la copropriété. « L’idée, ajoute Anne-Laure Thomat-Raynaud, a été de créer un diplôme avec une identité forte tournée vers la copropriété pour mettre en adéquation l’exigence d’une mention spécifique pour la carte professionnelle (mention S) et une formation offrant toutes les compétences juridiques mais aussi techniques et humaines nécessaires à l’exercice des fonctions de juriste de copropriété et plus particulièrement de gestionnaire de copropriété. L’intérêt pour les alternants et pour leurs futurs employeurs est que grâce à la co-construction du contenu des enseignements avec l’ANGC, nous avons pu bâtir ensemble une formation adaptée qui offre les compétences nécessaires et rend les étudiants agiles lors de leur insertion professionnelle. Les entreprises ayant embauché les alternants ont été satisfaites (ex. le service du crédit agricole immobilier de Toulouse nous a dit avoir inscrit durablement sa volonté de prendre des alternants de cette licence dans ses effectifs, en raison de la bonne adaptation de la solide formation dispensée aux besoins attendus par l’entreprise pour la gestion de copropriété). Les entreprises ayant pris des alternants pour la première promotion ont à nouveau délivré des offres pour la seconde promotion 22/23 ce qui est très positif ».
Une licence qui pourrait faire des petits dans toute la France
« Grâce à la codirection de la formation, s’exprime Geoffrey Wion-Florens, mais aussi grâce aux interventions des autres professionnels et à l’alternance, la professionnalisation est renforcée. Le bénéfice pour la copropriété est aussi une revalorisation de l’image des métiers de la copropriété, du fait du lien avec l’Université, qui remplit une mission de service public en vue de la transmission d’un savoir approfondi. Enfin nous espérons que cette réalisation pourra essaimer dans toute la France et permette ainsi d’attirer des vocations et d’aider les entreprises liées à la copropriété à trouver des candidats à l’embauche issus de l’université qui est ouverte à tous ». La licence est la résultante des connaissances universitaires d’Anne-Laure Thomat-Raynaud et des compétences de terrain de Geoffrey Wion-Florens, ce qui en fait un enseignement très complet. Les étudiants ont pu tour à tour résoudre des cas pratiques, participer à des assemblées générales fictives, prendre la parole en public sur des situations réelles, jouer les médiateurs de litiges en copropriété… L’obtention de cette licence permet d’accéder à un master 1 qui devrait voir le jour en octobre prochain. Cette fabuleuse formation publique qui offre des opportunités d’embauche et d’évolution aux étudiants dans ce monde formidable de la copropriété a séduit le jury des Grands Prix de la Copropriété. Anne-Laure Thomat-Raynaud et Geoffrey Wion-Florens se sont partagé le Grand prix de la catégorie formation, management et métier. Bravo à eux.