Dans notre pays, plus de 30 000 entreprises se consacrent à la création, à l’entretien et à l’aménagement de jardins et d’espaces paysagers.
Créée en 1963, l’Union nationale des entreprises du paysage (l’Unep) est la seule organisation professionnelle du paysage reconnue par les pouvoirs publics. Au plus près de ses milliers d’adhérents grâce à ses 13 Unions régionales (12 en métropole et 1 en outre-mer), l’Unep défend les intérêts des entreprises du secteur du paysage et des jardins, élabore les normes sociales de la profession et pilote la création des règles professionnelles du métier. Son président depuis trois ans, Laurent Bizot est entrepreneur de jardin à Sèvres et à Paris. Il a pris la suite de l’entreprise familiale créée par son père en 1970, qu’il transmettra à son tour vraisemblablement à sa fille qui a pris elle aussi le virus du jardin. « J’ai toujours baigné dans le secteur du jardin, se souvient Laurent Bizot. L’entreprise de mon père plus petite que celle que je dirige aujourd’hui, était basée à domicile et je le voyais travailler en permanence. C’est donc tout naturellement que je me suis lancé dans une formation d’architecte du paysage ».
La seule organisation professionnelle
« Notre mission, précise Laurent Bizot, est de mettre en avant et de promouvoir les bénéfices du « vert » tout en valorisant nos métiers. Je dis nos métiers car nous créons, nous aménageons et nous entretenons tous les espaces verts chez les particuliers mais également pour les marchés publics et privés. Notre travail quotidien est de redonner de la couleur et de la valeur au terme de jardinier que nous sommes tous, au sein de l’organisation. C’est l’essence même de notre métier, et bien souvent plus qu’un métier, notre passion ». Un métier à forte valeur ajoutée On ne s’improvise pas jardinier, il faut se former à ce métier qui demande du savoir-faire et du savoir être. « Nous ne sommes pas que des pousseurs de tondeuse, s’amuse Laurent Bizot. Nous travaillons le sol, le bois, nous faisons de la petite maçonnerie, nous travaillons en l’air avec l’élagage, nous créons l’ambiance du jardin avec son éclairage et son arrosage bien défini et nous faisons également de la végétalisation du bâti. Notre métier de jardinier est donc multiple, tant technique, qu’artistique. Nous apportons une vraie valeur ajoutée à nos clients. Dans une copropriété, le jardin est ce qui se voit en premier. S’il est bien entretenu, bien géré tant au niveau des essences, des plantations que de la gestion de l’éclairage et de l’arrosage, la première impression d’un éventuel acquéreur aboutira plus facilement à l’acte d’achat ».
Le jardin a évolué avec la Covid
Autrefois considéré comme un espace ornemental, le jardin était souvent l’occasion de discussions animées dans les copropriétés surtout lorsque l’on parlait de budgets. Il était vu comme une charge surtout par les habitants qui ne le voyait pas de leur fenêtre. Après le confinement, le jardin est devenu indispensable, un véritable lieu de détente, de rencontres. Il est contemplé, regardé, admiré et les résidents ne se verraient plus vivre sans lui. « Effectivement, confirme Laurent Bizot, la Covid a rendu au jardin ses lettres de noblesse. Les parcs publics étaient fermés pendant le confinement et le jardin de la copropriété a joué un rôle énorme, celui de sortir de son logement. J’ai même vu des copropriétés qui ont établi un planning de sorties pendant le confinement tant il y avait de demandes. Aujourd’hui, les gens ont envie de mutualiser le jardin, de s’y retrouver, d’y flâner ou d’y faire la fête des voisins. Le jardin créé du lien social et apaise. Certains vont même jusqu’à créer un potager commun. Les copropriétaires le considèrent comme une vraie partie commune et partagée ». Même les plus petits espaces, entre deux immeubles, devant la copropriété, sur une toiture… sont des occasions de végétaliser.
Du frais, de la vie et de l’isolation
Le végétal de toiture apporte du frais l’été et de l’isolation l’hiver et tout cela de la façon la plus naturelle qui soit. « Les entreprises du paysage ont toutes les compétences nécessaires pour réaliser ces végétalisations du bâti, affirme Laurent Bizot. Il est prouvé que le « vert » fait baisser de quelques degrés la température l’été et garde la chaleur l’hiver. Pour végétaliser des toitures ou des terrasses ou des murs, nous travaillons avec le syndic, l’architecte et l’entreprise d’étanchéité et nous réalisons ensemble des études de charge. Avec le « vert », tout est possible en tenant compte des contraintes du bâti. Il faut juste penser aussi à l’entretien et à l’arrosage ». Avec les canicules qui nous attendent, il est vraiment temps de redonner de la couleur et de la fraîcheur à nos espaces de vie.