L’Atelier Awi Architectes et Alterea ont été sélectionnés par le syndicat de copropriété de la résidence Baron Rocheplatte, représenté par son syndic l’Agence Bimbenet, pour la réhabilitation énergétique de leur copropriété, située à Orléans.
La résidence se compose de 78 logements (habitation, bureaux, archives) répartis sur 4 niveaux (R +3 et R +4). La particularité de cette résidence, c’est que les appartements ont été aménagés il y a une trentaine d’années, dans un immeuble constitué au préalable de bureaux. Les travaux ont débuté en septembre 2020 et ont pris fin en décembre 2021, après plus de sept ans de projets successifs. Ce projet de réhabilitation a reçu le soutien financier du Fonds Européen de développement régional (Feder) et de l’Anah (Agence nationale de l’amélioration de l’habitat). Les subventions apportées sont conséquentes puisque le Feder a subventionné à hauteur de 376 224 € et l’Anah à hauteur de 422 210 €.
Une ITE rapportée en bois
L’immeuble présentait une façade avec de grandes surfaces vitrées en simple vitrage laissant entrer le froid et l’humidité dans les logements. Il convenait donc de réhabiliter les façades pour un confort thermique et acoustique très largement amélioré. De plus, la présence d’amiante sur les joints des menuiseries en façade et dans les gaines d’aération a compliqué les travaux. La copropriété située à proximité de bâtiments classés ne pouvait prétendre à une réhabilitation classique et devait concorder avec les exigences de l’architecte des bâtiments de France (ABF). Fort de ces contraintes de départ, pour des questions écologiques mais aussi de qualité, l’Atelier Awi Architectes a choisi une isolation thermique par l’extérieur (ITE) originale et biosourcée, grâce à des murs en ossature bois, isolés en laine de bois, préfabriqués dans les ateliers de l’entreprise Besnard Charpente. La préfabrication en atelier a permis de réduire la production de déchets sur le chantier en évitant les chutes de bois ou d’isolant, de limiter les risques liés aux intempéries puisque les murs en ossature bois sont hermétiquement fermés et donc moins vulnérables et enfin de limiter la logistique et les étapes de construction. « Cet élément rapporté à la façade, à l’image d’un mur manteau, explique l’architecte Adelgund Witte Le Boëtté chez Awi Architectes, a permis d’isoler par l’extérieur avant même de commencer les travaux intérieurs dans les appartements. Les locataires ont donc pu rester sur place. Ce système a nettement amélioré l’isolation acoustique et thermique, le confort d’été (matériau très isolant), l’étanchéité des façades et a permis une forte réduction des nuisances en phase travaux par rapport à une solution plus traditionnelle ».
Des travaux complémentaires
« D’autres travaux sont venus s’ajouter à cette isolation pour améliorer davantage le confort des occupants et redonner une image plus moderne et plus actuelle à ce bâtiment, ajoute Rudy Briere, gestionnaire de la copropriété à l’Agence Bimbenet. La toiture-terrasse a été isolée et réétanchée, les pignons extérieurs isolés, les parois verticales doublées à l’intérieur, les menuiseries changées par des fenêtres performantes à double vitrage et des volets roulants solaires. Les appartements étaient chauffés par un chauffage au sol dont la mission première était de chauffer uniformément les bureaux via le réseau de chaleur de la ville ». « Nous avons donc décidé de conserver ce mode de chauffage existant, renchérit Jean-François Autissier, chef de projet Alterea, en le baissant à une température de 13°. En complément, nous avons fait installer des radiateurs avec thermostat programmable et détection de fenêtre ouverte et des sèches serviettes électriques dans chaque appartement permettant à chaque locataire de choisir sa température de confort. Si l’on avait conservé uniquement ce chauffage par le sol, certains auraient eu trop chaud. Les charges collectives ont ainsi diminué. L’apport par des radiateurs individuels se fait de manière réactive par chacun et cette solution s’avère peu coûteuse maintenant que le bâtiment est parfaitement isolé. Par ailleurs, l’immeuble présentait un système de ventilation naturelle et des conduits amiantés. Nous avons choisi d’installer un système de ventilation mécanique contrôlée (VMC) avec un caisson en toiture et des grilles de ventilation hygroréglable dans les logements ».
Un gain énergétique important
L’objectif prioritaire de ce chantier était de réduire les consommations énergétiques et les émissions de gaz à effet de serre visant l’obtention du label BBC Effinergie-rénovation. La réhabilitation de la copropriété dans son ensemble va permettre une réduction de 70 % des émissions de gaz à effet de serre liées à l’utilisation du bâtiment, passant de 100 kg/Co2/m2/ an (étiquette G) à 30 kg/Co2/m2/an (étiquette D). Les consommations énergétiques vont quant à elles diminuer de 60 % après travaux (290 kWh ep./m2/an (étiquette E) avant travaux et 121 kWh ep./m2/an (étiquette C) après travaux). « Un système de suivi de la performance énergétique du bâtiment a été mis en place, assure Jean-François Autissier, afin de vérifier les résultats escomptés. Ce chantier et les choix techniques ont permis un bon compromis entre l’impact écologique et la performance énergétique. Les appartements présentaient un DPE avec une étiquette E. Ils sont désormais en étiquette C. Le gain de deux étiquettes est énorme tant en consommation énergétique de chaque locataire qu’en confort quotidien dans le logement ». « Présent à toutes les visites de chantier, nous avons organisé avec Mme Puiseux, mon assistante, les rendez-vous entre les entreprises et les locataires pour le bon déroulement des travaux d’intérieur, explique Rudy Briere. Plus de 80 rendez-vous ont été pris. Le résultat en vaut la chandelle puisque les propriétaires et les locataires sont très satisfaits du résultat des solutions préconisées par l’ensemble des acteurs. Ce projet n’aurait pu voir le jour sans l’implication du Conseil syndical, du suivi du syndic, et du travail du cabinet Awi Architectes, du cabinet d’ingénierie financière Loire Future de l’aide de Soliha et des subventions des partenaires ».
Nathalie Vaultrin
Les soutiens financiers
Le Fonds européen de développement régional intervient dans le cadre de la politique de cohésion économique, sociale et territoriale. Ce programme a pour vocation de renforcer la cohésion économique et sociale dans l’Union européenne en corrigeant les déséquilibres entre les différents pays européens. Le projet est également soutenu par l’Agence nationale de l’habitat, qui a pour objectif d’améliorer l’état du parc de logements privés existants pour lutter contre les fractures sociales et territoriales.